Le premier maillon de la chaîne est l’observation. Le premier apport à tout travail météorologique ou climatique est en fait la collecte d’observations. Les méthodes d’observation et l’organisation de l’observation ont changé au fil des ans.
Au 18e siècle, les médecins regardaient déjà le ciel.
Les scientifiques et les savants s’intéressent depuis longtemps à la météorologie. La Société royale de médecine en France a été la première à créer un réseau de scientifiques, principalement des médecins et des pharmaciens, pour déterminer s’il existe un lien entre le climat et la morbidité. Le réseau comptait 150 membres et couvrait la France. Il s’étendait parfois aux États-Unis, à Madagascar, à l’Autriche et à l’Allemagne. Les observateurs relevaient la température, l’humidité et la pression atmosphérique trois fois par jour. Ils notaient également la direction du vent et faisaient des observations sur le ciel. Ces relevés, qui étaient conservés à la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine, sont désormais accessibles via un site internet dédié par la bibliothèque de l’Académie.
1855 : Premier réseau de prévisionnistes
En 1855, le premier réseau français de stations météorologiques pour la prévision du temps est créé. Il était géré par des humains. Ils relevaient chaque jour les précipitations et les températures minimales et maximales. Ils enregistrent également des informations sur les phénomènes météorologiques (heures de début et de fin et intensité du tonnerre, des éclairs et de la pluie, direction de déplacement des orages, etc. ).
1940s : Les premières stations automatiques
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les premières stations automatiques d’observation météorologique ont été créées. Elles étaient alimentées par des piles et pouvaient mesurer le vent, la température et l’humidité. Les stations transmettaient également des observations sept fois par jour par « ondes courtes ».
1949 : Premier radar en France
Dans les années 1950, le radar est utilisé pour la première fois pour détecter les avions. Il devient un outil indispensable pour observer les précipitations et déterminer leur quantité.
À Trappes, en France, le premier radar météorologique français opérationnel est installé en 1949. Il a finalement été remplacé par le radar DECCA (« banane orange ») dans les années 1950. Il a ensuite été utilisé jusqu’en 1968, date à laquelle le MELODI a été introduit.
1963 : La révolution satellitaire commence
Tiros 1, le premier satellite météorologique, est lancé de Cap Canaveral le 1er avril 1960. En 1961, le prédécesseur de Météo-France, la Météorologie nationale, crée un centre de traitement et de collecte de données spatiales à des fins météorologiques. Il a été inauguré à Lannion, le 2 septembre 1963. Il reçoit sa première image météorologique trois mois plus tard. Les données satellitaires sont essentielles pour la prévision numérique du temps. Elles représentent actuellement entre 75 et 95 % des données d’observation utilisées dans la prévision.
1960s : Les stations au sol s’automatisent
En 1948, la première station automatique française est installée à Trappes. Une deuxième station est ensuite établie dans le désert algérien en 1952. En 1960, un réseau expérimental de stations automatiques est mis en place en France, tant sur le territoire métropolitain que sur des sites isolés outre-mer. Elles transmettaient des données toutes les trois heures par radiotélégraphie (ou fils téléphoniques).
Dans les années 1960, le premier réseau de stations automatiques est opérationnel. Les premières stations numériques, qui transmettent toutes les heures des données en format binaire à un ordinateur central, ont été installées en France, tant en métropole qu’à l’étranger, en 1967. En 1974, elles sont remplacées par les stations SIMOUN, qui fonctionnent avec le système concentrateur et les premiers microprocesseurs INTEL.
L’établissement a lancé le projet RADOME en janvier 1996. Il s’agissait d’un plan de réorganisation, d’automatisation complète et de réorganisation de son réseau d’observation de surface. Cette évolution était nécessaire pour répondre à la demande croissante d’observations directement utilisables pour la modélisation atmosphérique. Le nouveau réseau fournit des informations homogènes avec une résolution spatiale plus élevée et une période de temps plus longue, qui peut atteindre jusqu’à 6 minutes. Ce projet a été réalisé grâce à l’investissement financier consenti et à la haute priorité qui lui a été accordée. Il a été achevé en 2004.
2017 : Les citoyens de Météo-France sont acteurs
L’un des facteurs clés de la qualité des prévisions météorologiques est la possibilité de renouveler régulièrement les observations sur un réseau dense et pertinent. Météo-France a commencé à demander aux citoyens de partager des informations sur la météo où qu’ils se trouvent via son application mobile en 2017 pour compléter les réseaux existants. Météo-France travaille également sur le traitement des données issues des objets connectés.